Marque employeur des services de l’Etat en Mayenne : la web-série et le film transversal

Comment attirer l’attention d’un public qui ne recherche ni dans la fonction publique, ni hors de son secteur géographique ?

Voilà une des aspirations posées par les service de l’Etat en Mayenne quand ils fait appel à Couteau Suisse Production pour créer une série de vidéos au dernier trimestre 2023.

Afin de travailler sur un de leurs axes de leur stratégie marque-employeur, nous avons conçu ensemble des vidéos visant à rendre plus attractifs les métiers de l’état en Mayenne, et mettre en récit ce département peu connu.

Pourquoi la vidéo est-elle pertinente pour le recrutement ?

80% des DRH déclarent que le recrutement est de moins en moins aisé, particulièrement depuis 2020, et cela coûte aux entreprises à plusieurs niveaux, en matière financière et humaine.

Le rapport au travail ainsi que la quête de sens font que ce qui fonctionnait avant est moins attirant aujourd’hui.

Pour palier à ces difficultés de recrutement, miser sur le développement de la marque employeur est vital. Pour mettre les axes d’amélioration en valeur et se démarquer en tant qu’employeur, la vidéo est essentielle.

Elle rend non seulement les publications sur les réseaux plus visibles et générant plus d’interactions (likes, repartages…) mais elle donne aussi une image différentiante vis à vis d’autres employeurs du même secteur qui misent sur des formats et supports plus traditionnels.

Concrètement et factuellement, une vidéo sur une page de poste à pourvoir, c’est la possibilité :

  • d’augmenter le nombre de candidatures et la variété des profils, car votre page est plus convaincante et plus visitée

  • de réduire les délais de recrutement et d’abaisser les couts associés

  • d’augmenter la qualité des profils qui candidatent : des personnes plus motivées car plus convaincues par l’impact émotionnel de votre vidéo, de ce que vous montrez en images (des collaborateurs heureux et engagés, un climat de travail bienveillant). Cet impact émotionnel n’est pas comparable à ce que retranscrirait un texte sur votre culture d’entreprise, par exemple.

  • d’améliorer votre marque employeur au delà de cette annonce d’emploi, car une vidéo faite avec authenticité et avec un récit inspirant restera dans les mémoires durablement.

Ça, c’est la partie immergée de l’iceberg, comme dirait l’autre, mais sur le terrain, lorsque j’interviens pour réaliser ces vidéos qui valorisent des métiers, ce ne sont ni les dirigeants, ni les DRH que j’interview et fais participer, ce sont les collaborateurs.

Rien de plus valorisant pour ces collaborateurs que d’avoir été choisis pour présenter un métier et une boite.

Oui, c’est aussi une expérience qui, au début, est vécue comme stressante, et qui nécessite un aménagement de l’agenda pour la demi journée de tournage. Cependant, les personnes que je sollicite me confient souvent que travailler sur leur prise de parole et refléter sur ce qui les motive au quotidien leur a été bien plus bénéfique que le stress d’être filmé inconfortable.

Non seulement les collaborateurs apprécient d’être sollicités, se sentent valorisés, mais en étant ainsi impliqués, ils deviennent de bons ambassadeurs pour leur employeur.

Comment le projet de vidéos s’est passé pour les services de l’état en Mayenne ?

Le point de départ a été un atelier de créativité pour trouver des solutions aux difficultés de recrutement.

Une des solutions a été de réaliser non seulement des vidéos métier (des entretiens d’agents pour parler de leur poste, de leur quotidien, du concret) mais aussi d’une vidéo promotionnelle dont les grandes lignes ont été établies en fonction de ce qui semblaient être des freins au recrutement et ce qui les séparaient de leur cible souhaitée.

J’ai travaillé le sujet de mon coté avec une coach en prise de parole et improvisatrice pour décliner des profils type dans leur cible, et, en regardant la pyramide des besoins de Maslow, ce qui pourrait motiver une cible à changer de département et entrer dans la fonction publique.

Cela donne plusieurs scénari de personnes et de motivations pour candidater à un poste et vouloir quitter un autre poste.

Nous avons ensuite travaillé ce qui pourrait apporter une touche différentiante et ludique, tout en restant corporate pour coller à l’image de marque. Des mots, des expressions, un fil rouge, un traitement visuel, des notes sonores… Ce travail était fort utile pour suggérer dans les différents témoignages, des éléments surprenants, non convenus.

J’ai ensuite entamé la réalisation des reportages métiers, et la vidéo promotionnelle est venue en tout dernier, car elle impliquait d’exploiter des extraits des reportages métier, et donc un choix complémentaire sur tous les axes du message.

En terme de timing, hors temps de sélection des personnes impliquées, la pré-production s’est étalée sur moins de 2 semaines.

Le tournage, à raison de 2-3 heures par personnes toutes images inclues, s’est étalé sur 2-3 semaines, et le montage s’est fait pendant le tournage et jusque 1 mois suivant.

Une web-série métier, ça implique quoi ?

Je parle de web-série, et c’est peut-être exagéré mais il y a ici la notion de régularité, de fil rouge de contenu et une certaine quantité de vidéos réalisées.

Une vidéo métier n’est pas une simple interview ou un témoignage. Cela doit être considéré comme un récit progressif d’une personne, qui s’inscrit dans le récit global de son employeur. C’est en tout cas comme cela que je la vois et que je procède pour sa conception, son tournage et son montage.

Cela implique de :

  • prendre le temps de connaitre tout du parcours de la personne, y compris ses rêves d’enfance, son contexte de vie et son parcours scolaire et académique.

  • choisir dans ce parcours ce qui va nourrir les besoins du projet (en l’occurrence j’avais 5 grands messages à faire passer, au global, en ayant 2 cibles type et plusieurs motivations possibles)

  • Ecrire les questions les plus utiles, de la manière la plus explicite, précise et inspirante, pour ne pas avoir une réponse vague et plan-plan. Au passage, je suis très claire sur le fait que les questions que je pose sont très rarement celles qui s’affichent à l’écran sur le montage final.

    A moins de souhaiter un vrai format d’interview conversationnelle, obtenir des réponses qui ne comprennent sans la question est mon choix privilégié.

  • Impliquer les personnes qui témoignent dans le projet : leur expliquer le but et les objectifs de leur vidéo, pourquoi eux, ce qu’on attend d’eux par rapport à ce qu’ils ont déja partagé informellement de leur parcours. Une personne qui comprend la démarche se sent plus responsable de ce qu’elle offre comme réponse et elle est plus précise.

  • Mettre à l’aise ces personnes de façon à ce qu’elles soient elles-mêmes et qu’elles créent une connexion avec le public, et filmer avec autant d’authenticité que possible l’interview et les scènes de bureau.

  • Aller chercher encore et encore les motivations profondes, les aspirations, les fiertés, la big Picture, chez les personnes interviewées, car ce sont bien ces récits là qui marquent plutôt qu’une simple histoire de “l’annonce était là au bon moment et depuis je m’y sens pas trop mal donc je suis resté” qu’on peut facilement capter si on ne cherche pas plus loin !

  • Mettre en scène en choisissant un cadre d’interview confortable, mais aussi qui donne envie. En l’occurence, j’ai eu la chance d’avoir une météo clémente et de beaux espaces verts lors de mon tournage, et ça tombe bien, cela faisait partie du narratif que j’avais en tête … un département où on a des espaces verts qui invitent aux balades, en plus d’être un arrière-plan différentiant visuellement pour la vidéo, et agréable pour les interviewés.

  • Faire preuve de curiosité et de créativité dans ce qu’on montre du lieu de travail : les candidats doivent pouvoir se projeter dans cet univers et aimer ce qu’ils voient.

  • Faire des retours sincères, complets et encourageants au fur et à mesure de l’interview : c’est un vrai cadeau pour le collaborateur et ça l’aide à sortir d’un possible stress, puisqu’il peut focaliser son attention sur des éléments précis.



Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre en débutant cette web série et j’ai été surprise, “wowée” par la qualité des témoignages : émotionnels, engagés, sincères, entiers.

“Du coup” j’ai abandonné très volontiers des idées de narrations fictives que j’avais prévues, en sus, qui visaient à apporter des compléments de message et un côté fun aux vidéos. En fait, vu le contenu, ce n’était pas nécessaire.

Justement, trouver les meilleurs récits par catégories de message (les catégories étant, dans les grandes lignes : l’attractivité en tant qu’employeur, en tant que zone géographique, l’attractivité du poste) s’est avéré un exercice délicat tant il y a avait plusieurs extraits très chouettes !

Et du coup, ça a donné quoi ?

Tout juste sorties sur les réseaux sociaux, il est trop tôt pour dire les retombées coté recrutement, d’ailleurs ça peut s’avérer difficile à mesurer (et il faut savoir le mesurer, bon, là on touche une toute autre thématique !) mais coté effet en interne, les retours sont très bons !

La séries servira aussi de vitrine pour toutes les représentations des métiers de l’Etat dans le département pendant un certain temps et aidera à contribuer à une image positive.


La vidéo promotionnelle a été projetée devant les quelques 300 collaborateurs des services de l’Etat en début d’année et les participants ont été applaudis pour leur engagement et la qualité de leur restitution !

Ce projet est tout autant une belle expérience valorisante pour les collaborateurs mis en lumière que la visée première de contribuer à la marque employeur.



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