Création de vidéo : le choix facile versus le choix malin

Cette semaine j’animais une session de formation à la vidéo avec smartphone. Cette session m’inspire le partage de 2 faits : 1. le système d’abonnement qui pullule l’offre extravagante de plateformes de création de vidéo et de montage n’est pas le bon plan pour beaucoup de pros, et 2. À trop chercher la facilité du format tout prêt, à trop vouloir entrer dans la vidéo tiktok rapide de consommation, on entre dans le piège de la vidéo qui ne sert à rien, qui est jetable même si elle lance des paillettes 2 secondes.


C’est la révolution de la vidéo, oui, et pour autant…

Extrait de 4:50 des portraits de rue moyen format (Mamya 650) avec fond vinyle, Dublin

La vidéo se démocratise, les pros s’autonomisent aisément, sans jamais avoir à devenir experts et y passer des heures. Entre l’essor de l’ïa, la jungle des outils numériques liés de près ou de loin à la création de vidéo et les marques d’accessoires pour smartphones qui redoublent de créativité sur une gamme de prix toujours plus abordables… ma formation à une utilité certaine et il est nécessaire que je fasse une veille régulière et que je puisse remettre en question certains points sur lesquels je m’appuie.

Par exemple, j’ai arrêté de trop mettre l’accent sur la juste exposition et sur le bon éclairage (même si j’adoooore parler de comment on peut détourner un lampadaire, un paperboard ou un papier calque !), car le smartphone sait très bien filmer en zone sombre. Je parle plutôt d’éviter les zones de trop grands contrastes.

Autre exemple, j’ai changé mes préconisations pour le sous-titrage, les process sont bien plus simples à présent. Retranscrire des paroles (qui plus est venant de plusieurs interlocuteurs) relevait du travail laborieux et manuel jusqu'à peu. Il fallait ensuite encore insérer manuellement les sous-titres. Cela représentait un budget conséquent. Maintenant il y a des façons de faire satisfaisantes et gratuites, des solutions quasi gratuites et rapides, des solutions peu onéreuses et ultra rapides…

Une chose n’a pas changé (pour l’instant) : en plus de toujours être dans une démarche de sobriété qui fait que je ne préconise rien qui n’apporterait rien de plus aux personnes, j’enseigne encore à monter sur ordi portable plutôt que sur le smartphone (dans 90% des cas des stagiaires qui viennent me voir, qui ne sont pas journalistes ou dans l’urgence de livrer rapidement un reportage simple) car on utilise une souri ou un pad plus grand qu’un smartphone, avec un écran grand. C’est un confort qui permet de faire toutes les manipulations nettement plus rapidement tout en voyant les nuances des clips.

Fait peut être surprenant, c’est encore avec le même logiciel simple mais complet que j’enseigne depuis le début, qui évolue avec son temps, qui pourrait évoluer plus mais qui offre liberté, simplicité et un spectre de choix très satisfaisant : Movavi. Il propose encore un achat unique, en plus de proposer des abonnements mensuels ou annuels.

Portrait de Newzer pour Ouest Media Las

Je vois se multiplier les plateformes de montages, de création de vidéo, elles s’appellent Kannelle, veed.io, playplay, invideo, canva clipchamp, wibbitz etc… et souvent il est difficile d’arriver à un résultat désirable sans passer par un abonnement au mois ou a l’année qui est conséquent. Et ça me dérange. Oui oui, ça me dérange alors que je paie 50€/mois Adobe (mais j’utilise 4 logiciels quasi tous les jours, d’autres parfois, je vois bien la qualité des améliorations fournies, notamment la retranscription et insertion automatique de Premiere pro qui est incroyable et rapide… et puis je n’ai pas le choix car Adobe ne fait plus que ce fonctionnement par abonnement)

Alors en quoi ce fonctionnement me dérange ? Tout se fait en ligne donc vous n’avez pas de logiciel en propre hors ligne, ce n’est pas bon pour la planète, ni pour vous si la plateforme ferme et la qualité du produit relève plus de sa capacité à vous permettre de ne pas avoir a créer et réfléchir par vous même.

La complexité de cette offre de logiciels en ligne me perd moi même : elles ont toutes un champ d’action large et spécifique, une façon de procéder spécifique, et il est difficile d’avoir toutes les infos (par exemple : la version d’essai a-t-elle un filigrane, limitée à combien de minutes ? Est ce que toutes les promesses visibles sur le site sont disponibles avec 1 seul outil ou il faudra souscrire à d’autres ?) et difficile de se faire un avis sans avoir à donner une donnée personnelle voire s’inscrire.

Movavi est dans les alentours de €50 “a vie” jusqu'à obsolescence, pour sa version achetée, et cela convient parfaitement à pleins de créateurs ponctuels qui vont peut être l’ouvrir 1 fois ou 2 par mois. A ce prix là, on peut tout juste payer 1 mois ou 2 d’abonnement pour certaines plateformes.

Et je comprends comment ces plateformes arrivent à avoir des clients : ils commencent en freemium et tant qu’ils ont un prototype de vidéo pas trop mal, ils vont pouvoir le dupliquer, mais ce n’est pas transposable sur un autre logiciel, ou on a passé trop de temps pour s’adapter à un autre.

Proposer plus de plugins, d’effets, de BIM WAAAPP WIZZZZZZ ne fait que les détourner de ce qui est vraiment important…

Lemmings ou Colibri : quel créateur de vidéos voulez vous être ?

Portrait de Jo Landron pour Pépites Magazine

Ce qui (devrait) être le plus important : quel est votre message précieux, qui importe tellement que vous prenez le temps de faire cette vidéo, et comment allez vous réussir à transmettre le degré de passion à propos de ce sujet à votre public afin qu’il passe à l’action ?

Toujours plus de gadgets et de “sophistication technique” ne sert qu'à vous distraire et distraire votre public de quelque chose de plus profond.

Utiliser une plateforme de vidéos pour monter ou complètement créer vos vidéos ne devrait pas vous faire l’économie d’un travail de fond sur votre intention, sur ce qui vous est utile de transmettre, ce qui est utile à votre public d’entendre. Le storytelling ou narration émotionnelle, la construction du récit ou juste du message pour emmener votre audience d’un point A a un point B, cela demande un apprentissage et un temps de réfléxion.

Penser sa vidéo de façon à ce que le tournage soit le plus optimisé par rapport à votre objectif et vos ressources, faire un plan de tournage, cela aussi s’apprend.

Non seulement parce que votre temps est précieux, et que la société gagnerait à ce que vous ne passiez pas votre temps à faire de la m%6 qui ne servira à rien d’autre qu'à contribuer au brouhaha des réseaux sociaux, parce que vous y gagnez à sentir que ce que vous faites est utile, mais aussi parce que nous sommes tous collectivement responsables de cette pollution numérique liée à la vidéo, et à l’appauvrissement des cerveaux qui zieutent des vidéos sur tiktok durant de plus en plus d’heures, alors qu’on aurait grandement besoin de faire des choses productives de nos cerveaux !

Les outils sont là pour servir notre créativité et nos créations. N’inversons pas les rôles. C’est valable pour les réseaux sociaux comme pour les logiciels de montage et de créations de vidéos. Cela commence par l’intérieur, ce que chacun a besoin d’exprimer aux autres, puis vient le choix de l’outil qui servira le plus utilement… Merci d’avance pour la qualité de ce que vous allez transmettre à votre public !

Et merci à Fabien Olicard pour cette vidéo très instructive et inspirante


Couteau Suisse t’accompagne dans la mise en lumière et en forme de ce que tu souhaites transmettre à ton public, au travers de portraits pro, de vidéos style reportages métier, de formation à la vidéo avec smartphone, ou encore d’ateliers créatifs en utilisant l’intelligence collective, et autant d’autres spécialités qu’il y a d’outils dans un couteau suisse !

Pour chaque accompagnement, je propose une expérience complète : en ligne, pour se préparer avec des questions émergentes qui vont t’aider aller au coeur de ton message, puis ensemble, dans une ambiance ludique, créative, ouverte, non jugeante, avec un zeste de poil à gratter pour s’assurer qu’on est sûrs de nos choix, et enfin ensuite, avec un suivi léger, à la hauteur de ton besoin et de ta disponibilité et de ton envie.

Mon regard est systémique et permacool. Ouais genre. J’écris cela car ça me fait rire, mais la réalité est que je prends naturellement tout en compte dans ce que j’apporte. Si cela t’intrigue, parlons en ou regardes mes autres articles de blog, ce sera plus simple !


Précédent
Précédent

Flow d'été - un portrait pro et/ ou une vidéo dans la dynamique où tu es, en profitant du chill de l’été

Suivant
Suivant

Atelier vidéo en intelligence collective : quand la vidéo est l’objectif et l’excuse en même temps !