Comment gérer sa relation avec son image de soi sans prendre les choses à coeur

On le sait bien, pour beaucoup d’activités, avoir un visage derrière une offre est important. Pour beaucoup d’activités, les valeurs, raison d’être ou motivations derrière une certaine façon de faire doivent être véhiculée par l’image et l’énergie d’un être humain, qu’on le veuille ou non, car le public a besoin de se raccrocher à l'humain derrière l'entreprise. Représenter son entreprise est donc souvent nécessaire, et ce n’est pour beaucoup aucunement une joie. En tant que photographe, et réalisatrice, j’ai même souvent senti une forme de souffrance dans cet exercice chez ceux qui ont une difficulté à accepter leur image.

Le 8 décembre j’organise un atelier intitulé “Je kiffe être l’ambassadeur de ma boite”, une journée où j’invite à revisiter sa relation avec son image de soi sous un autre angle.

Quand j’ai créé mon activité pro en Irlande, puis en France, je n’ai pas tout de suite pris de nom commercial, j’ai simplement accolé “photographie, vidéographie” à mon nom.

Je n’ai aucun soucis avec mon nom, même si je suis parfois lasse d’avoir mon nom de famille mal orthographié/ mémorisé. Mais quelque part, j’ai senti qu’il y avait un bagage perso trop lourd et inutile de porter à titre pro, notamment lorsque je présentais mon activité en événements réseaux. Comme d’habitude, la solution est de remplacer la lourdeur par ce qui est pétillant. J’ai pris beaucoup de plaisir dans le processus de trouvaille du nom Couteau Suisse production, et j’ai pris beaucoup de joie à parler de lui depuis, à porter ce nom commercial. Ca a tout changé. Comme un vêtement qui est tout à fait juste pour ce contexte pro.

Je fais ce lien entre le nom commercial de l’entreprise, et mon rôle de représentation de cette boite par le fait que j’ai aussi décidé de revêtir un costume, un accessoire, un “truc” particulier en tant qu’image de Couteau Suisse Prod qui se différencie de moi, la citoyenne Sylvie Cordenner.

Je me dis qu’il est certes utile d’aller travailler mon image de moi à titre personnel, mais qu’il n’est pas essentiel de le faire pour ma boite, si je sais que dans le cadre de ma boite, j’oeuvre pour elle, avec cet accessoire, ce chapeau ou ce badge qui me dit que je suis en représentation donc j’ai plus à me focaliser sur la bonne interprétation du message que j’ai à faire passer que de résoudre mon manque d’amour pour mon profil, mes cheveux ou que sais je... pour moi ce changement de focus est essentiel, libérateur !

Ma tache, en tant que cheffe de boite, est de me lâcher la grappe sur le plan perso et juste être la badass incarnation / artiste interprète de cet univers pour lequel je travaille, les produits, les services auxquels je tiens précieusement, auxquels je crois très fort et pour lesquels j’ai envie de porter un message qui attire les bonnes personnes.

Lorsque je tire le portrait de pro, lorsque je filme leur pitch également, je demande les valeurs qui doivent transparaitre de ce que nous créons ensemble. Ces valeurs, je valide leur présence ou la dissonance dans un sourcil, dans une courbe, un certain sourire, une intonation de voix, une gestuelle particulière, une chevelure à l’expression unique… toutes ces petites choses en disent long sur comment nous portons notre message, comment nous soutenons notre entreprise par ce corps que nous aimons plus ou moins.

Lâchons nous la grappe sur les imperfections de ce corps, les choses que nous aimerions être différentes, car tous ces éléments, ces formes, ces vibrations qui font notre peau, notre voix, notre visage, forment un ensemble dans lequel tout a sa place.

Des lors, je peux tout autant être satisfaite de l’image que je porte lorsque je suis prise en photo par une pro après un passage par une styliste cheveux et une maquilleuse, qu’une photo prise avec mon smartphone à bout de bras…2 messages justes pour 2 utilités…

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