Parlons de storytelling : partie 2 - ce qui fait le ciment
Notre vie est composée d'histoires, nous racontons et écoutons des histoires à longueur de journée, et au final nous n'en retenons qu'une infime partie. Pourquoi certaines plutôt que d'autres ? Pourquoi certaines attirent un public plus large que d'autres ? Qu'est ce qu'ont les histoires que non seulement nous nous rappelons mais nous nous approprions en les partageant en ligne ou de vive voix ?
1. une bonne histoire se résume en une phrase :
Une histoire mémorable est une histoire qui a une structure forte, c'est une histoire qui nous parle et que nous comprenons et apprécions suffisamment pour la raconter nous même à notre tour. Il est essentiel pour cela que l'histoire ait de la consistance, qu'elle puisse se résumer en une phrase. De quoi parle votre campagne ? Quelle est la grande ligne forte qui résume votre histoire ? Est ce simplement quelqu'un, quelconque, dont on ne connait ni le passé ni le future, qui se rend à votre magasin ? Ou votre histoire a plus de substance que cela ?
2. le stimuli : réussir à intégrer votre cible :
Une bonne histoire nous importe, elle stimule notre curiosité, ou elle résonne en nous, elle nous parle suffisamment pour nous donner envie de rester de bout en bout. Elle doit donc non seulement être authentique ou restituer quelque chose qui est authentique et crédible, mais elle doit aussi avoir une progression, une évolution spatiale, temporelle, et/ou émotionnelle. On doit être intrigué des le début et être intrigué pour y rester.
En plus d'avoir "du coffre", il est essentiel qu'elle ne soit pas uni-dimensionnelle. Si vous vous rappelez la 1ere partie de ce blog sur le storytelling, nous expliquions qu'une bonne histoire ne révèle pas tout. Nous donnons suffisamment d'éléments pour que le public puisse s'impliquer en imaginant les éléments manquants pour combler les trous dans l'histoire. Sans en être consciente, j'ai appliqué cette méthodes pour le premier documentaire vidéo que j'ai réalisé, étudiante (Meeting John) : j'ai donné des indices audio sur le handicap de mon personnage, et je n'ai révélé la nature de ce handicap que lorsqu'il entamait la narration de la perte progressive de sa vue. Laisser de la place pour l'imagination (ou faire rêver !) permet d'impliquer son public à court et long terme.
3. de la profondeur, une histoire est 3D :
C'est le voyage, spatial, ou temporel, ou encore émotionnel qui nous transporte, qui nous fait nous impliquer à deviner la suite, à réfléchir sur le sujet, à protester, à encourager, à sourire, rire, à imaginer l'avant et l'après. La qualité de cette histoire, la précision qui donne l'authenticité dans ce voyage, dans les personnages, qui est le ciment de storytelling.Il faut donner à anticiper, créer le suspense ou l'interrogation.
Les émotions sont la matière première du storytelling. A chaque problème, difficulté, joie, surprise, bref, à chaque moment de la vie se connecte tout une batterie d'émotions, fortes ou moins fortes, première et secondaires, comme un arc en ciel de couleurs. La richesse de la dépiction d'une situation en une diversité d'émotions ou de quelques émotions très précisément interprétées font que l'histoire est plus authentique, plus prenante, qu'elle sera plus universellement comprise.
4. une universalité qui intéressera chacun de manière propre à eux :
Les thèmes abordés par votre histoire doivent être non seulement en relation avec vous, votre entreprise, votre service, votre produit, mais doivent parler naturellement à votre cible, elle doit se sentir concernée par les sujets ou émotions restituées. Aussi lorsque vous décidez de la grande ligne directrice de votre histoire, choisissez un ou des thèmes universels (besoin de confort, de sécurité, d'amour, de relations humaines authentiques, de liberté, de gratification).
Si je prends l'exemple d'un de mes clients qui vient de développer un produit très innovant utilisant la technologie photovoltaïque, les histoires inspirantes sont multiples : du parcours d'un membre du personnel qui a vu son entreprise faire un pari fou, investir et croire à une technologie qui était assez loin de son coeur de métier, mais qui, au final, était un développement logique, cette nouvelle production passionnante qui emploie maintenant x personnes, comment ils en sont venus à développer le produit, avec tous les échecs, déceptions puis moments d'euphories qui se sont passés. Ca, c'est pour une cible B2B et technique. Mais on peut aussi raconter d'autres histoires incroyables, plus grand public, comme les aventures d'une famille en quête de liberté, qui va pouvoir aller dans des lieux reculés, peut être meme en bivouac, grace à cette technologie, et meme lui donner une dimension écologique (le soulagement de ne plus avoir à jeter de piles, ne plus polluer, donner sa petite contribution à la société !) ... et au final, toutes ces histoires sont liées, toutes ces histoires sont pour les consommateurs et les clients business car on est tous humains et ca nous parle. Le ton et les accents feront la spécificité d'un message ciblé pour un public précis.
Restez connectés : aux prochains numéros, nous irons plus en détails sur le storytelling pour une utilisation web, comment appliquer le storytelling sur des durées très courtes, et nous donnerons des outils et tuyaux spécifiquement pour la vidéo.